4 étapes pour rendre votre enfant autonome
Lorsque le bébé vient au monde il est dans une situation de dépendance totale. Il ne peut vivre sans ses parents. Il a besoin de nous pour assurer sa survie : pour le nourrir, le protéger, le soigner, lui porter de l’affection et de l’attention, lui assurer un environnement adapté à son rythme de sommeil etc… Nous passons donc de longs mois à l’assister dans tous les moments de sa vie.
Ensuite au
fur et à mesure qu’il grandit, l’enfant acquiert les compétences
intellectuelles pour devenir autonome. Mais la transition vers son
autonomie n’est pas forcément quelque chose d’aisé après ces années à
nous occuper de tout ce qui le concerne.
Dans son livre La grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite… Olivier Clerc nous aide néanmoins à prendre conscience de l’importance de ce passage :
« Lorsqu’un
papillon est prêt à sortir de son cocon, il lui faut beaucoup de force
pour s’en extirper et prendre son envol. Pourtant, saviez-vous que c’est
une étape absolument nécessaire à sa survie? En effet, sans cette
épreuve de force, le papillon serait incapable de développer la
musculature qui lui permettra de prendre son envol. C’est pour cela
qu’il ne faut jamais aider un papillon à sortir d’un cocon en le
perçant, ça le condamnerait. »
Alors, comment laisser notre enfant
sortir lui aussi de son cocon sans céder à la tentation de faire à sa
place ce qui lui demande beaucoup d’efforts?
Voici les 4 étapes pour aider votre enfant à devenir autonome :
1ère étape : délimitez un cadre et des repères rassurants
Rien de plus angoissant que de se retrouver livré à soi-même dans un environnement social sans savoir quelles sont les règles du jeu. Connaître les règles et les lois qui régissent le groupe dans lequel il vit va permettre à l’enfant de savoir ce qu’il est en droit d’attendre ou de ne pas accepter des autres. Et de la même façon il saura ce que les autres sont en droit d’attendre ou de ne pas accepter de lui. Vous devez donc lui dire quelles sont les règles et les interdictions. Au fur et à mesure qu’il grandit il est indispensable de lui expliquer ce qui est considéré comme approprié et juste dans les relations humaines et ce qui ne l’est pas. Ces limites seront une véritable base sur laquelle s’appuyer pour construire son autonomie.
2ème étape : confiez-lui des tâches précises à accomplir
Commencez à le laisser se débrouiller seul en lui confiant des tâches et des missions à accomplir : ranger ses jouets, laver les tomates, nourrir le chien, apporter un verre d’eau à son papa. Incitez-le aussi à faire des choix et à les assumer : choisir ses vêtements, choisir entre 2 jouets pour le bain. Faites-lui confiance en lui permettant de prendre des risques mesurés. Surmontez vos réflexes de vouloir le protéger des petits soucis de la vie en faisant et en choisissant tout à sa place.
3ème étape : aidez-le à se repérer dans l’espace et dans le temps
Tout comme les règles de vie, les repères dans l’espace et dans le
temps font partie du « cadre rassurant » de l’enfant. Les journées sont
rythmées par des actions qui reviennent jour après jour. Aidez votre
enfant à prendre conscience de ces rituels quotidiens avec des repères
visuels. Faites par exemple un planning détaillant les différentes
périodes de la journée : réveil, matinée, déjeuner, sieste, après-midi,
soirée, nuit. Un calendrier hebdomadaire lui permettra par ailleurs de
visualiser les évènements à venir dans les prochains jours. N’hésitez
pas à utiliser des dessins, stickers et autres qui seront beaucoup plus
parlants pour lui qu’une série de mots dans des cases.
Donnez-lui aussi des repères dans l’espace : délimiter une zone de jeu, qui ne doit pas empiéter sur le reste de la pièce.
4ème étape : déplacez votre autorité en utilisant des objets
Vous pouvez par exemple faire un tableau de responsabilités : noter les missions qu’il a à accomplir dans la semaine. Cela le valorise mais permet aussi de transférer votre autorité sur le calendrier. Inutile de ressassez « range ta chambre », c’est écrit sur le planning une bonne fois pour toutes. Utilisez un réveil ou un minuteur pour délimiter le temps d’une activité. Vous déplacez là aussi votre autorité sur le réveil. C’est la sonnerie du réveil et non votre intervention qui sera le signe que l’activité doit s’arrêter.
Durant cette transition vers l’autonomie de l’enfant, rappelez-vous
que votre enfant n’a pas du tout la même conscience du déroulement du
temps que vous. Il lui est impossible d’anticiper seul ou d’intégrer la
notion de retard. Le seul temps qui existe pour lui, c’est le temps
qu’il prend pour faire les choses, les refaire, les découvrir et les
redécouvrir.
Enfin notons que pour un enfant, acquérir de l’autonomie est un moyen de s’exprimer à travers de nouvelles actions. En lui permettant de s’exprimer vous anticipez d’éventuelles sources de frustration liées à la volonté de « faire tout seul ». Vous
désamorcez ainsi des situations qui auraient pu être conflictuelles si
vous ne lui aviez pas permis cette possibilité d’expression et de prise
d’autonomie.